Telecharger Afsaneh Reza Gratuit

En un Iran monarchique, dans une ville introuvable sur la carte, inconnue des plans routiers, isolée et tenue secrète, une fille pas comme les autres voit le jour et se met très vite à développer des dons étranges. Obsédante, inquiétante, elle prend facilement possession de quiconque pose les yeux sur elle. Certains se figurent qu'ils peuvent la dresser. D'autres préféreraient la supprimer. Mais quelques âmes bienveillantes sont prêtes à lui offrir un toit sous lequel se cacher? La peinture de l'âme, de la complexité des rapports humains, l'amour, la trahison, tels sont les enjeux de ce roman qui ne manque jamais de suspens et de rebondissements. Le récit fictif d'une... ? Pour ... ? à la manière des... ? c'est à dire les... ?

"Je suivis ses instructions comme une gamine. Je me regardai dans le miroir. Elle semblait ne plus être là, la petite fille d'autrefois. Je découvris que j'étais grande. Je dépassais Sétareh, qui s'était introduite dans le miroir comme dans ma vie, d'un cou et d'une tête. Mince comme un crayon, j'avais l'air d'un trait sur une page vide. Ma peau blanche, à l'abri du soleil, avait peu vieilli. En marge du temps, mon corps n'avait pas pris de pli. La robe bleue, parfaite grâce à un repassage minutieux, enserrait mes formes, les épousait, m'intimidait. Mon cou était libre. Mes épaules cachées et mes bras à l'air. Une douce brise, s'insinuant par la fenêtre, dansait autour de moi et me caressait la chair. D'un teint lumineux, ma peau subjuguait le regard. Éblouissant, mon visage était pareil à celui d'un soldat vainqueur, regardant le ciel à l'issue d'une longue bataille. J'avais la sensation d'une fatigue relaxante. Mes yeux, je les regardais et me souvenais de ma mère. Je la retrouvais en moi. Où était-elle ? Si j'allais la voir ? Je souris à cette idée, mais elle ne provoqua pas l'étincelle attendue. D'un bleu plus sombre qu'autrefois, mon regard avait une certaine austérité. Mes cheveux longs, roux, blancs par endroits, en ligne droite, dépassaient mes épaules. Parfois elle disait qu'il fallait les couper, elle prenait un ciseau et en coupait quelques centimètres. C'était la première fois que je m'en rendais compte, je voulais le lui dire comme pour la remercier. Je voulais lui dire que j'étais reconnaissante. Mais je ne réussis pas, j'eus la gorge serrée. Le coup franc de la liberté me sortait de l'ombre avec une certaine brutalité, cette liberté-là me ranimait différemment. Je sentais mon corps après tant de temps, je m'admirais comme jamais, je voulais embrasser Sétareh pour la remercier d'avoir pris soin de moi. Quelle étrange sensation de beauté ! Je débordais de vie. La liberté était magnifique. Ou était-elle violente ?"

En un Iran monarchique, dans une ville introuvable sur la carte, inconnue des plans routiers, isolée et tenue secrète, une fille pas comme les autres voit le jour et se met très vite à développer des dons étranges. Obsédante, inquiétante, elle prend facilement possession de quiconque pose les yeux sur elle. Certains se figurent qu'ils peuvent la dresser. D'autres préféreraient la supprimer. Mais quelques âmes bienveillantes sont prêtes à lui offrir un toit sous lequel se cacher? La peinture de l'âme, de la complexité des rapports humains, l'amour, la trahison, tels sont les enjeux de ce roman qui ne manque jamais de suspens et de rebondissements. Le récit fictif d'une... ? Pour ... ? à la manière des... ? c'est à dire les... ?

Boris et sa maîtresse Andréa se disputent sur le parking d'un restaurant. Elle ne comprend pas comment il a pu l'emmener dîner dans un établissement conseillé par son épouse. Pour couronner le tout, en faisant une marche arrière, Boris renverse Yvonne, la belle-mère de la meilleure amie de sa femme.

La première mondiale de cette pièce a eu lieu le 16 mai 2015 à la Schaubühne de Berlin, dans une mise en scène de Thomas Ostermeier.

Pièce de théâtre mais qui se lit comme un court roman ou une longue nouvelle.

« Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats.

Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable. »


Romancière et dramaturge de renommée mondiale, Yasmina Reza a publié chez Flammarion L'Aube le soir ou la nuit, Comment vous racontez la partie, Heureux les heureux (prix littéraire Le Monde 2013) et Bella Figura.

Boris et sa maîtresse Andréa se disputent sur le parking d'un restaurant. Elle ne comprend pas comment il a pu l'emmener dîner dans un établissement conseillé par son épouse. Pour couronner le tout, en faisant une marche arrière, Boris renverse Yvonne, la belle-mère de la meilleure amie de sa femme.

La première mondiale de cette pièce a eu lieu le 16 mai 2015 à la Schaubühne de Berlin, dans une mise en scène de Thomas Ostermeier.

Pièce de théâtre mais qui se lit comme un court roman ou une longue nouvelle.