Telecharger Cavanna Gratuit
La plus triomphale imposture n'est pas le fait des imposteurs. Elle est l'oeuvre inconsciente de ce que l'on nomme pompeusement " la postérité ", de l'immense foule des bonnes gens qui ont éperdument, vitalement, besoin d'inouï, de merveilleux, de héros hors du commun, et qui, ne pouvant se contenter de la toute plate, toute prosaïque vérité, la magnifient jusqu'à la légende et hissent un honnête chercheur comme Pasteur ou la grisâtre héroïne d'un insignifiant " drame " bourgeois comme la Dame aux Camélias jusqu'aux sommets rayonnants.
Moi, les héros, vrais ou faux, me donnent de l'urticaire. Que voulez-vous, j'ai une mauvaise nature.
Les ritals? On l'a compris, ce sont les Italiens tels que l'argot s'amuse à les appeler, tronçonnant par manie d'aller au plus court et plantant un R pour l'euphorie. Et les Ritals de Cavanna, ce sont les natifs d'au-delà des Alpes attirés par l'appât du travail et fixés en banlieue est, à Nogent-sur-Marne - Rue Sainte Anne et alentours pour être précis, à une époque qui se situe entre 1930 et 1940, soit approximativement entre les six et les seize ans de l'auteur.
Récit d'enfance donc, placé dans la bouche du "gosse de ce temps-là revécu par celui qu'il est aujourd'hui, et qui ressent tellement fort l'instant qu'il revit qu'il ne peut pas imaginer l'avoir vécu autrement".
Le fils d'un maçon italien et d'une Morvandelle, qui grandit au milieu des purs Ritals, saute avec eux du temps des gamineries dans celui des jeux de l'adolescence, se paie une fugue et s'en repent, cherche sa place dans un monde soumis aux tentations des chemises rouges, noires ou brunes. Quant aux adultes de cette petite Italie, c'est Vidgeon qui domine tous les autres, Vidgeon planteur de pêchers, fabricant de mètres pliants, donneur de pain à qui en manque: son père.
Rien que pour lui, il faut lires cette alerte autobiographie d'un gamin de banlieue, dont Cavanna conte la suite dans Les Ruskoffs (Prix Interallié 1979)
Après la banlieue des Ritals, l'Allemagne et la Russie des Russkoffs et de la guerre, Cavanna rentre à Paris. Il faut survivre, sans argent et sans relations. Ses premiers dessins, il les donne au journal Le Déporté du Travail. Maria, la femme tant aimée, perdue en Russie, continue de hanter François. Il met des mes-sages sur le tableau de l'association des Déportés. Il y rencontre Liliane, " petite chèvre aux cornes agacées ", rescapée des camps de concentration qui recherche, elle aussi, sa famille. Après des travaux temporaires et beaucoup de portes claquées au nez, ce sont les débuts de Hara-Kiri avec Choron et les copains; Cabu, Wolinski, Reiser, Topor, Melvin, Gébé, Fuchs. Hara-Kiri devient le célèbre journal " bête et méchant ". Sur-viennent les démêlés avec la justice, un poil bien dessiné mais mal placé... et la condamnation s'abat. La langue de Cavanna est crue mais le coeur est infiniment tendre et bienveillant. Son prodigieux humour atténue la violence et la bêtise des luttes quotidiennes. Un extraordinaire troisième volet de la vie de Cavanna.
Cavanna évoque ses souvenirs d'enfance dans la France des années 1930 à 1960. Ce que Doisneau photographiait avant et après-guerre, Cavanna l'avait vécu. Toutes ces photos émouvantes et drôles lui ont inspiré un texte où il nous raconte la vie des gosses de Doisneau. Les Doigts pleins d'encre nous invite à fouiller dans notre mémoire : les empoignades dans la cour de récréation, les exploits des terrains vagues et les courses folles en patins à roulettes ; tous les plaisirs de l'enfance nous sont ainsi restitués et les enfants d'aujourd'hui découvriront, grâce à ces photos, que leurs parents aussi ont eu dix ans.
Le petit Rital de la rue Sainte-Anne a grandi. Septembre 1939 : il vient d'avoir seize ans. Une année mémorable. Les six qui suivent sont pas mal non plus. Pour lui et pour beaucoup d'autres.
Coups de sang, coups de rage, coups de gueule...
Tout ce que Cavanna ne peut extérioriser depuis que n'existe plus Charlie-Hebdo l'étouffe et le fait bouillir. II fallait que ça sorte, et voilà, cela donne Coups de sang Ses grands thèmes d'indignation : la corrida, la chasse, la vivisection, la pollution, la publicité envahissante, le sport-magouille, la réussite par le fric; les fausses sciences.
C'est un-réquisitoire enragé et documenté sur une- humanité moutonnière qui court égoïstement, stupidement, à sa perte.
« Trente-cinq ans. L'âge des ogresses qui rôdent, claquant des mâchoires. L'âge des mantes religieuses. Les redoutables divorcées de trente-cinq ans. Petit homme triste qui rêves d'un gros doux cul pour y poser ta tête, petit homme triste, si tu en vois une à l'horizon, fuis à toutes jambes, fuis ! »
Le héros des Ritals, des Russkof, de Bête et Méchant raconte dans Les yeux plus grands que le ventre comment on devient un amoureux impénitent.
Les femmes et Cavanna, ce n'est pas triste, même si c'est, quelquefois, tragique.
Cavanna - coups de sang
Coups de sang, coups de rage, coups de gueule...
Tout ce que Cavanna ne peut extérioriser depuis que n'existe plus Charlie-Hebdo l'étouffe et le fait bouillir. II fallait que ça sorte, et voilà, cela donne Coups de sang Ses grands thèmes d'indignation : la corrida, la chasse, la vivisection, la pollution, la publicité envahissante, le sport-magouille, la réussite par le fric; les fausses sciences.
C'est un-réquisitoire enragé et documenté sur une- humanité moutonnière qui court égoïstement, stupidement, à sa perte.
"Lecteur, jusqu'à ce jour, on t'estimait trop con pour te
proposer un livre comme celui-ci." Telle était la tonitruante
profession de foi qui ouvrait la première édition de4, rue
Choron, en 1965.À l'époque, toute la bande deHara-Kiri, le
journal bête et méchant, squattait au 4, rue Choron :
Wolinski, le Professeur Choron, Cabu, et les autres. Et
Cavanna bien sûr : en commettant 4, rue Choron, il signait une
espèce de manifeste collectif, pour le rire et contre la
bêtise. Manifeste à rire, fait de bric et de broc, absurde,
ironique, jubilatoire : les leçons de choses de Sophie ou de
l'indécence de ne pas porter de vison ; la proclamation de la
République choronienne, ou encore le remake de la guerre
d'Indochine, ou comment rejouer Diên-Biên-Phu dans la vallée
de Chevreuse, en inversant la donne, pour faire taire les
esprits chafouins...DeHara-KiriàCharlie Hebdo, Cavanna n'a
jamais renoncé à ses "gueulantes", qu'il fait régulièrement
résonner dans ses romans et autres pirouettes.
Coups de sang, coups de rage, coups de gueule...
Tout ce que Cavanna ne peut extérioriser depuis que n'existe
plus Charlie-Hebdo l'étouffe et le fait bouillir. II fallait
que ça sorte, et voilà, cela donne Coups de sang Ses grands
thèmes d'indignation: la corrida, la chasse, la vivisection,
la pollution, la publicité envahissante, le sport-magouille,
la réussite par le fric; les fausses sciences.
C'est un-réquisitoire enragé et documenté sur une- humanité
moutonnière qui court égoïstement, stupidement, à sa perte.