Telecharger GIlles Lipovetsky Jean Serroy Gratuit
On connaît la rengaine, tant elle semble réaliste : richesse du monde, appauvrissement des existences ; triomphe du capital, liquidation des savoir-vivre ; surpuissance de la finance, «prolétarisation» et unification des modes de vie, par l'industrialisation de la camelote kitsch et des produits jetables, interchangeables, insignifiants - le capitalisme est une machine de déchéance esthétique et d'enlaidissement du monde.
Est-ce si sûr?
Le style, la beauté, la mobilisation des goûts et des sensibilités s'imposent chaque jour davantage comme des impératifs stratégiques des marques : le capitalisme d'hyperconsommation est un mode de production esthétique.
Dans les industries de consommation, le design, la mode, la publicité, la décoration, le cinéma, le show-business des produits chargés de séduction sont créés en masse. Ils véhiculent des affects et de la sensibilité, ils agencent un univers esthétique proliférant et hétérogène par l'éclectisme des styles qui s'y déploie. Partout le réel se construit comme une image en y intégrant une dimension esthétique-émotionnelle devenue centrale dans la compétition que se livrent les marques.
Tel est le capitalisme artiste, lequel se caractérise par le poids grandissant des marchés de la sensibilité, par un travail systématique de stylisation des biens et des lieux marchands, par l'intégration généralisée de l'art, du «look» et de l'affect dans l'univers consumériste. Créant un paysage économique mondial chaotique tout en stylisant l'univers du quotidien, le capitalisme est moins un ogre dévorant ses propres enfants qu'un Janus à deux visages.
L'époque contemporaine est celle de la prolifération des écrans. L'aventure a commencé il y a plus d'un siècle avec l'écran originel : celui du cinéma. Au moment où, de la télévision à la vidéo, du micro-ordinateur au téléphone mobile, des caméras de surveillance au réseau de la Toile, on assiste à l'avènement de l'écran global, qu'en est-il de cette nouvelle culture d'écrans ?
La thèse développée ici est que, loin de signer la mort du 7e art, l'époque du tout-écran enregistre la plus grande mutation jamais connue du cinéma. Non seulement celui-ci se métamorphose en hypercinéma autour de trois figures constitutives (excès, multiplexité, distance), mais il est devenu producteur d'un monde et, partant, d'une vision du monde.
Tous les autres écrans (télévision, pub, jeux vidéo, vidéo-clips, Second Life. ) sont désormais restructurés par la logique de la starification, de l'hyper-spectacularisation et du divertissement. Et même le rapport au monde et à soi n'y échappe pas. Voici que le cinéma est partout, y compris là où il n'est pas : mode, sport, urbanisme, arts visuels, vidéomania généralisée portent l'empreinte de la ciné-attitude.
Faut-il avoir peur de cet âge écranique ? Dans ce livre s'exprime une autre approche : celle qui considère que les images des temps hypermodernes ne sont pas synonymes d'appauvrissement de la pensée, du sensible, de l'esthétique. Le film civilisationnel qui se joue, ni scénario catastrophe ni happy end, contraint à forger un modèle inédit d'intelligibilité du cinéma, des écrans, et, plus profondément, de la culture qui vient.
Gilles Lipovetsky est philosophe-sociologue. Auteur de nombreux ouvrages portant sur les transformations sociales et culturelles du monde contemporain, il analyse en particulier celles qui concernent l'individualisme, la mode, le luxe, les femmes, l'éthique, la consommation. Il a publié en 2006 Le Bonheur paradoxal. Essai sur la société d'hyperconsommation aux Éditions Gallimard.
Jean Serroy, professeur d'université, auteur de divers ouvrages sur la littérature et le théâtre du XVIIe siècle, est aussi critique de cinéma depuis de nombreuses années. Il a publié en 2006 un livre somme sur le cinéma des années 1985-2005 : Entre deux siècles. 20 ans de cinéma contemporain, aux Éditions de La Martinière.
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Nous vivons un nouvel air du temps. À la révolte des années d'expansion succèdent aujourd'hui l'indifférence et le narcissisme ; à la logique de l'uniformisation succèdent la déstandardisation et la séduction ; à la solennité idéologique succède la généralisation de la forme humoristique. Nouvel âge démocratique se traduisant par la réduction de la violence et l'épuisement de ce qui fait depuis un siècle figure d'avant-garde. Avec ce nouveau stade historique de l'individualisme, les sociétés démocratiques avancées sont situées dans l'âge "postmoderne".
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Nous vivons un nouvel air du temps. À la révolte des années d'expansion succèdent aujourd'hui l'indifférence et le narcissisme ; à la logique de l'uniformisation succèdent la déstandardisation et la séduction ; à la solennité idéologique succède la généralisation de la forme humoristique. Nouvel âge démocratique se traduisant par la réduction de la violence et l'épuisement de ce qui fait depuis un siècle figure d'avant-garde. Avec ce nouveau stade historique de l'individualisme, les sociétés démocratiques avancées sont situées dans l'âge "postmoderne".
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Le Tour de France est une épreuve sportive incontournable, une grande fête française et un événement médiatique. Il peut aussi être le théâtre de mystères, enquêtes et autres crimes comme le racontent les cinq nouvelles de ce recueil. Des auteurs stars se sont prêtés au jeu et écrit de brillants petits polars liés à la grande Boucle. À découvrir !
Descriptif
50 ans de la GF 50 écrivains s'engagent pour les classiques Alain Absire Claude Arnaud Philippe Artières Gwenaëlle Aubry Olivier Barrot François Beaune Philippe Beck François Bégaudeau Pierre Bergounioux Arno Bertina Geneviève Brisac Belinda Cannone René de Ceccatty Bernard Chambaz Georges- Olivier Châteaureynaud Claro Philippe Claudel Thomas Clerc Vincent Delecroix Pierre Demarty Agnès Desarthe Manuela Draeger Claire Fercak Jérôme Ferrari Philippe Forest Christian Garcin Patrick Grainville Yannick Haenel François Hartog Philippe Jaenada Ismaël Jude Maylis de Kerangal Julia Kristeva Dany Laferrière Marc Lambron Linda Lê Gilles Leroy Jean-Michel Maulpoix Catherine Millet Jean-Marc Parisis Laurence Plazenet Sylvain Prudhomme Bernard Quiriny Thomas B. Reverdy Oliver Rohe Olivier Rolin Tiphaine Samoyault Laurent Seksik Antoine Volodine Julie Wolkenstein
Nous sommes peu nombreux, quelques voix dispersées, à dénoncer le massacre du vivant. Il est grand temps que le cercle s'élargisse. L'urgence nous dicte aujourd'hui de vous livrer notre expérience de biologistes pour que vous puissiez juger de la situation : votre situation d'êtres humains bientôt incapables de léguer à leur descendance une planète en bonne santé. Peut-être même incapables de léguer la vie telle que nous la connaissons. Une vie immensément belle, mais infiniment plus rare et fragile que ce que nous croyons. Une vie agressée par les pollutions chimiques, génétiques, et par la disparition accélérée de milliers d'espèces. Une vie menacée par notre usage du monde. Nos sociétés, nos économies se sont développées à partir de l'axiome d'une Terre inépuisable, corvéable à merci. La Terre en avait vu d'autres... Seulement, il ne s'agit plus de problèmes d'hygiène ou de microbes, que la science est parvenue, grosso modo, à juguler - du moins dans les pays riches. Nous devons affronter l'épuisement des ressources naturelles (eau, pétrole, gaz, sols arables, forêts) et une transformation radicale des milieux et des êtres : une transformation peut-être irréversible. Alors, arrêtons de nous leurrer en imaginant que la science trouvera bien, un jour, une solution ! Car que font-ils, les scientifiques, notamment les biologistes ? Sont-ils à ce point aspirés par leurs microscopes et leurs éprouvettes qu'ils n'aient pas conscience de l'urgence ? Cette urgence, elle est nôtre, parce que nous sommes des amoureux de la vie. Cette urgence, nous voulons que vous la fassiez vôtre.
Durant les fêtes de la Nativité de l'an de grâce 1198, trois jongleurs arrivent au château de Saint-Gilles. L'un d'eux est un monstre, un nain avec une face poilue le faisant ressembler à un chat. Accusés d'être au service du démon, deux des ménéstrels sont enfermés tandis que l'homme-chat disparaît. Guilhem d'Ussel mettra alors à jour une machination visant à tuer Raymond de Toulouse, mais les jongleurs ne sont-ils pas venus à Saint-Gilles pour quelqu'un d'autre.
À travers les chevauchées de Guilhem d'Ussel, le chevalier troubadour, Jean d'Aillon brosse une fresque du règne de Philippe Auguste où l'on croise les effrayants routiers des grandes compagnies, les croisés et les troubadours, Jean sans Terre et Richard Cœur de Lion, mais aussi les héros de Walter Scott et d'Alexandre Dumas dans de surprenantes énigmes criminelles.
Le secret !
Quel mot pourrait mieux décrire la jalousie avec laquelle Janine Sutto a conservé pour elle-même, toute sa vie durant, les vraies émotions qui l'ont tourmentée ?
Artiste au talent immense, cette femme, que son vieil associé Gilles Latulippe surnomme « Notre-Dame du Théâtre », a incarné les plus grands rôles féminins du théâtre classique et a contribué à la naissance de la télévision en langue française en Amérique ; ses rôles comiques ont attiré les foules. Mais jamais, pendant plus de soixante-dix ans de vie publique, elle ne s'est livrée vraiment.
Petite fille déracinée à l'âge de neuf ans de son bonheur parisien, Janine Sutto représente à elle seule toute la renaissance culturelle qui a abouti à la richesse créative du Québec d'aujourd'hui. Pour la première fois, à près de quatre-vingt-dix ans, elle a accepté de lever le rideau sur sa vie riche et tourmentée.
9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait déjà une chaleur à crever. Albert est ouvrier chez Michelin. Suzanne coud ses robes elle-même. Gilles, leur cadet, se passionne pour un roman de Balzac. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans la famille Chassaing. Tous attendent de voir Henri, le fils aîné, dans le reportage sur la guerre d'Algérie diffusé le soir même. Pour Albert, c'est le monde qui bascule. Saura-t-il y trouver sa place? Réflexion sur la modernité et le passage à la société de consommation.
l'auteur
Jean-Luc Seigle est auteur de scénarios et de dialogues pour la télévision et au cinéma ("Vérité vraie", "Les Convoyeurs attendent"). Il est aussi fondateur de la revue Synopsis.
Les résistants sont " ceux qui ont préféré les raisons de vivre à la vie ". Gilles Perrault nous raconte leur histoire, qu'il connaît bien, et nous explique comment ils ont contribué à la victoire par leurs actions de renseignement et de sabotage qui ont facilité le débarquement en Normandie et retardé l'arrivée des renforts allemands au moment crucial.
Il nous montre le côté improvisé de ce mouvement à ses débuts, les premières actions menées malgré le peu de moyens et surtout le manque d'armes, l'absence de cloisonnement entre les réseaux, qui sera fatal à beaucoup. Il ne nous cache rien des conflits violents qui opposèrent souvent les résistants, de leur peur permanente d'être arrêtés, de parler sous la torture, voire même de devenir un traître. Il nous parle également de la haine des occupés pour l'ennemi, de l'enfant qu'il était à l'époque, redoutant sans cesse l'arrestation de ses parents qui travaillaient pour le SOE , de l'importance de la radio, du Général de Gaulle qui fut d'abord pour les Français une voix, de certaines manifestations pendant l'Occupation ou d'initiatives individuelles touchantes, comme la traversée de la Manche en canoë, de nuit, par cinq très jeunes garçons.
Hormis les personnages incontournables (Jean Moulin, Lucie et Raymond Aubrac...), on rencontrera dans ce livre des personnes moins connues, notamment des femmes telles que Berty Albrecht, Simone Michel-Lévy, Véra Obolensky auxquelles l'auteur rend un bel hommage.
Malgré la gravité du sujet, ce livre plein d'humanité n'est pas exempt d'humour.