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Éditeur : Dupuis
Date(s) de parution : de 1943 à 1987
Nombre de planches : 44 en moyenne

Jean Valhardi est enquêteur en assurances (en fait, peu de personnes parmi les lecteurs de la série s'en souviennent). Ses enquêtes le conduisent à travers le monde et, au passage, il joue les redresseurs de torts. Il est de ces héros qui n'ont peur de rien, qui explorent des pays à l'exotisme qui fait rêver. Avec son ami Gégène, star de la chanson, Valhardi saura déjouer de nombreux pièges...

Les Aventures de Jean Valhardi 17 Issues




Les Aventures de Jean Valhardi 17 Issues
French | CBR | 17 Issues | 471.9 MB

Le 17 novembre, au n°605, changement de bandeau-titre. Le journal passe à 24 pages dont 60% sont en couleur (au lieu des 50% précédemment). Toujours 55% de BD avec Spirou ("Spirou chez les Pygmées"), Lucky Luke ("La Ruée vers l'or de Buffalo Creek", "Lucky Luke contre 'Cigarette Caesar'" et "Le Retour de Joe-la-Gâchette"), Surcouf, roi des corsaires (nouvelle épopée biographique de Charlier et Hubinon), Red Ryder, La Patrouille des aigles, Buck Danny ("Les Tigres volants"), L'Île au trésor (une adaptation anglaise du roman de Stevenson), Jo Lumière, L'Epervier bleu ("Les Pirates de la stratosphère" et "L'Ennemi sous la mer"), Valhardi, Baden Powell...

A l'exception de L'Île au trésor, toutes ces séries sont publiées au rythme bien réduit d'une page par semaine, et on commence à envisager des développements. Mais comment accélérer le rythme de production des auteurs ? Côté reprises, Tarzan et Sam disparaissent. La réalisation graphique de Tif et Tondu, rachetés par les Editions Dupuis, est confiée à Will ("La Cité des rubis", provisoirement sur scénario de Dineur). Tandis que Franquin prend un peu d'avance, Jijé livre une amusante fantaisie pour Spirou ("Comme une mouche au plafond").

En bonus, au numéro 611, le calendrier Spirou pour 1950, dessiné par Franquin ! (Il coincidera avec celui de 2034. Plus que 19 ans à patienter...)

De ses pérégrinations lointaines, Jijé nous adresse une biographie exceptionnelle, "Baden Powell", un grand moment de la BD. L'équipe européenne s'affermit et prend doucement le dessus sur les reprises américaines. Après le combat contre le Robot et la protection des plans de celui-ci, Franquin propose d'innombrables gosses bien sympa (des ADS !) dans "Spirou sur le ring". Charlier et Hubinon en sont à "La Revanche des fils du ciel". Lucky Luke chevauche dans "Rodéo" [avec une apparition de Franquin dans la planche du n° 508] et "Desperado-City".

"Superman" est remplacé par une série anglaise, "Les Aventures de Sam", et l'on propose pour un temps deux séries US de Frank Godwin : "Jo Lumière" et "La Patrouille des Aigles". Sont également présents "Valhardi" (Paape), "Blondin et Cirage" (Hubinon), "L'Epervier bleu", "Red Ryder" et "Tarzan". Au 527, "Tif et Tondu", présents depuis 1938, se terminent. Le graphisme de Dineur n'a guère progressé et son scénario souffre bien souvent de l'improvisation avec laquelle son auteur le mène. Des tractations s'ouvrent pour que ces personnages soient rachetés par les Editions Dupuis et ranimés avec un graphisme nouveau...

(Note : il me semble que la planche de "Tarzan" publiée dans le n°531 a fortement influencé Gotlib un quart de siècle plus tard...)

Début janvier, le bandeau-titre de couverture est remanié : nouvelle tête par Franquin au 455 et suppression du slogan au 461. L'hebdo passe à 20 pages et 55% de BD, avec "L'héritage" (Franquin), "Valhardi" (Paape), "Annie l'orpheline", "Tarzan" (Rubimor, puis Hogarth en fin d'année), "Godefroid de Bouillon", "Brick Bradford", "Tif et Tondu", "Red Ryder" et deux nouveautés : "Rik Junior", une éphémère série de gags de Victor Hughes (alias Vic Hubinon), et le démarrage de "Buck Danny" (départ de G. Cel, puis scénario de Charlier, dessin de Hubinon).

Au 478, démarrage de "Lucky Luke" dans "La Mine d'or de Dick Digger". Disparition d'"Annie l'orpheline" au 490 et de "Brick Bradford" au 500. Après sa disparition au 433, "Superman" revient provisoirement à partir du 483. Sirius mène l'Epervier Bleu à "L'Île aux perles". Vic Hubinon abandonne rapidement "Rik Junior" et anime une aventure humoristique de "Blondin et Cirage", personnages créés avant-guerre par Jijé dans l'hebdomadaire confessionnel "Petits Belges". Nombreuses illustrations de J.M. Chadier, Vic Hubinon, Eddy Paape, Sirius et Tillieux (ce dernier dans "Le Fureteur vous dira").

Le 3 janvier 1946, le journal monte à 16 pages. Dès la semaine suivante, la numérotation - jadis de 1 à 52 ou 53, selon le nombre de numéros annuels - devient continue, à partir du 404, chiffre obtenu en comptabilisant le nombre de semaines écoulées depuis le lancement de l'hebdomadaire (du fait des différentes interruptions de parution pendant la guerre, seuls 289 numéros ont en réalité été publiés).

De nouvelles séries U.S. étoffent les 50 % de BD : "Red Ryder", "Tarzan", "Brick Bradford". Jijé part en voyage, réduisant sa production. Franquin récupère "Spirou" au cours de l'épisode de la "Maison préfabriquée" (423-442). Paape illustre "Valhardi et les Rubens" de Doisy. Sirius termine "Caramel et Romulus" et démarre la biographie de Godefroid de Bouillon, entre de multiples illustrations pour les feuilletons "L'Aile rouge" et un roman de S.-F. de John Keir Cross ("La planète hostile").

On cherche à créer une nouvelle équipe, purement européenne, qui se rode dans un petit album cartonné de 128 pages, l'"Almanach 1947", regroupant des illustrations en tous genres de Tillieux ("Le Fureteur", "Flore et Faune", contes historiques), un "Tif et Tondu", ainsi que les débuts de Franquin ("Le tank"), Paape ("Valhardi") et Morris ("Lucky Luke").

Restrictions de papier, encore. Du 15 février au 28 juin 1945, le journal ne paraît que tous les 15 jours. Il retombe à 8 pages le 6 mai, puis remonte à 12 le 2 août.

Jijé achève "Christophe Colomb" et poursuit sur sa lancée avec "Valhardi" et "Spirou". Avec la fin de la guerre en Europe, l'envie lui démange de découvrir du paysage. Des séries US reviennent étoffer le journal : "Superman" et "Annie l'orpheline". L'Epervier bleu se lance à la recherche du Pharaon des cavernes. Tif et Tondu guerroient sur tous les fronts, ridiculisant leurs adversaires. Georges Cel relance son Club Spirou Aviation (CSA).

Avec plus de 50% de rédactionnel ou de chroniques illustrées par Charlier, le journal aborde des sujets aussi divers que les courriers de lecteurs et le "Fureteur" (magistralement animés par Jean Doisy), les trucs variés ("Dans mon sac de vieux campeur"), des jeux-concours, des rubriques sportives, philatéliques, cinématographiques, aéronautiques et autres, ainsi que le passionnant feuilleton de "L'aile Rouge", où des débutants, Franquin et Will, se rodent en illustrations réalistes.

Un almanach cartonné de 160 pages, publié fin 1943, a permis de conserver le contact avec les lecteurs du journal supprimé. On y reprenait et terminait les aventures de "Spirou" et "Valhardi" de Jijé, commencées dans "L'espiègle au grand coeur", en y adjoignant la fin de "Tif et Tondu", sabordé dans l'hebdo, ainsi qu'un récit complet de "Red Ryder" retouché et mutilé par suite du manque d'originaux américains. Pied de nez à l'occupant redoutant l'avenir, un calendrier y présentait Spirou, allongé dans l'herbe tandis que se levait l'éclatant soleil de 1944. Légende : "Je dors... mais mon coeur veille"

Le 5 octobre 1944, l'hebdomadaire reparaît avec un numéro spécial de 20 pages (70% de rédactionnel). Un jeune journaliste, J.-M. Charlier, lance et illustre les rubriques "vol à voile", "aviron et canotage" et "coin du modéliste". Le romancier Xavier Snoeck (Yves Legros) conte les "Combats secrets de l'Aile rouge", épopée libératrice. Jean Doisy ranime la flamme rédactionnelle du journal avec son courrier des Amis de Spirou (ADS).

Retour en force de Jijé ("Jean Valhardi", "Spirou et l'Aventure", la suite de "Christophe Colomb"), Dineur ("Tif et Tondu s'en vont en guerre") et Sirius ("Caramel et Romulus"). Mais les restriction de papier freinent ce retour avec 8 pages seulement à partir du 12 octobre, puis à nouveau 12 pages dès le 2 novembre.

L'année 1943 voit la publication des deux dernières séries de Rob-Vel, "Dans la stratosphère" et "L'Homme invisible", aventure restée inachevée en raison de l'arrêt de la parution du journal, le 2 septembre. On y termine en hâte "Valhardi". "L'Epervier bleu", "Tif et Tondu", "Bob l'aviateur", "Red Ryder" et "Christophe Colomb" restent en plein suspense.

Les Amis de Spirou (ADS) sont 50 000 ! Le club continuera à vivre, en veilleuse, toute l'équipe du journal cherchant des ouvertures pour neutraliser l'oukase des autorités d'occupation. Assurer l'avenir du personnage titre d'abord, les circonstances rendant toujours plus difficile l'apport de Rob-Vel. Déjà, c'est à Jijé qu'on a dû demander la réalisation de la mascotte Spirou-Spip, mise en vente fin 1942. Délégué par la direction, Jean Doisy négocie auprès de Rob-Vel le rachat du personnage.

Fin septembre sort un petit album de 44 pages, "L'Espiègle au grand coeur", production exceptionnelle contenant la suite des séries habituelles ("Bob l'aviateur", "Christophe Colomb", "Tif et Tondu", "L'Epervier bleu", les rubriques rédactionnelles traditionnelles), ainsi que le début d'une fantaisie poétique de Sirius ("Caramel et Romulus") et la création, sur scénario de Doisy, d'un "Fantasio" étourdissant, dont les frasques, dues à Jiié, vont donner à "Spirou" sa véritable dimension. Un second album ("Belle Humeur"), prévu pour le 15 octobre, est sabordé par la censure, coupant court à toute mensualisation de l'hebdomadaire condamné. La plupart des histoires de "L'Espiègle au grand coeur" sont néanmoins reprises dans "L'Almanach Spirou 1944", paru en décembre.

Restrictions de papier toujours, le stock allant à des feuilles plus souples pour l'occupant, "Spirou" tombe à 8 pages au 27 août, moitié couleurs. 70 % de B.D. très tassé, rédactionnel en mini-caractères, réduction des planches normales à 3/4 de page, mini-format pour certaines séries ("Don Bosco", "Bob l'aviateur", "Tif et Tondu", "Le cours du chef pilote"), "Spirou" exilé sur trois bandes en dernière page dès le n°38 tandis que "Valhardi" va désormais bénéficier de la couverture.

Mais plus le journal maigrit, plus il prend de la présence auprès du public grâce à la fougue du "Fureteur" (Jean Doisy) et de ses ADS (Amis de Spirou, 36 000 membres fin 1942 !), ainsi qu'à une avalanche de BD réalistes de choc : "Valhardi au Sahara", "Le Navire fantôme" et ses apparitions d'épouvante, les deux survivants US, "Red Ryder" et "Bob l'aviateur", "Don Bosco" et la première grande série d'un nouveau venu, Sirius : "L'Epervier bleu". Au dernier numéro de l'année, Jijé lance son "Christophe Colomb", magistrale reconstitution, et "Spirou" passe en petits strips de bas de planche sous les pages 4, 5 et 8.

Un nuage noir, cependant : après de longues campagnes d'abonnement afin de soutenir le journal, "Spirou" se voit contraint de refuser désormais les nouveaux abonnements à partir de ce dernier numéro.