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Les racines du mal - Maurice G. Dantec


Il fut un temps où Maurice G. Dantec était un sidérant auteur de polar. Exactement le temps de deux romans, ses deux premiers. Mais sans doute n'était-ce pas assez pour notre bonhomme, ou pour l'écrivain qu'il prétend être. Maurice G. Dantec tient désormais à exploser le carcan polardeux, petit costume étriqué qui ne lui convient plus, à l'heure où le monde, ou tout au moins ces vieilles choses que sont devenus l'Europe et tout particulièrement la France, seraient en voie d'autodestruction. Selon lui, bien sûr. Mais reprenons au début. Maurice Georges Dantec est né à Grenoble, le 13 juin 1959. Son père est journaliste scientifique, sa mère couturière. Les deux sont communistes. Est-ce d'une importance cruciale ? Peut-être. Disons surtout que chez les Dantec, personne ne garde sa langue dans sa poche, et que les joutes oratoires familiales donne très tôt à notre homme l'envie de débattre. Mais patience. Maurice G. Dantec passe d'abord son enfance à Ivry-sur-Seine, suit ses études au lycée Romain Rolland. Il rencontre là un certain Jean-Bernard Pouy, alors animateur socio-culturel, qui lui fait notamment découvrir la littérature de science-fiction en vogue dans les années 1970. L'étudiant Dantec entame un court séjour en faculté de lettres, mais se passionne avant tout pour la musique, son expression première. Il quitte l'université pour une série de petits boulots, dans la publicité ou le marketing téléphonique, et répète le soir avec son groupe, Artefact, mélange de punk et de techno avant l'heure. C'est pourtant avec l'écriture qu'il fait entendre sa petite musique. La Sirène rouge paraît à la Série Noire l'article en 1993, et ce n'est pas seulement le roman le plus long (479 pages) de la collection. Cette course-poursuite menée tambour battant, si ce n'est un fin un tantinet bâclée, séduit et fascine. Une nouvelle voix débarque en fanfare dans le polar françaisl'article. Elle confirme deux ans plus tard avec Les Racines du Mal, où Dantec mélange habilement ses futures obsessions philosophiques et scientifiques, en les mettant au service d'une intrigue ravageuse. Une puissance noire que l'on ne retrouve guère dans Babylon Babies (1999), noyé dans le mysticisme qui commence à gagner notre homme. Depuis deux ans, Dantec s'est exilé au Québec, déçu par les réactions molles de l'Europe au moment du conflit dans l'ex-Yougoslavie. Préoccutions politiques et philosphiques sur lesquelles il s'étend dans Le Théâtre des opérations 1 et 2, essais qui l'éloignent pour de bon du genre qui fit son succès. Il revient certes au policier en 2003 avec Villa Vortex, mais pour une tentative de roman global qui brasserait tous les styles dans un grand désir de littérature au sommet. Un roman même autobiographique sur les bords puisque son flic héros, si l'on en croit Dantec, est l'incarnation de sa « propre histoire intellectuelle ». Autrement dit une « sorte de nihilisme absolu conjugué à la découverte paradoxale des vieilles religions, du christianisme, de la Kabbale, de choses complètement hors du temps ». Le 11 septembre 2001 est passé par là, et pour Dantec, le message est clair. La guerre est déclarée, le choc des civilisations est en marche. La chrétienté est menacée, et il est temps d'enfiler l'armure du croisé. En France, le péril est évident, notamment dans les cités, « ces féodalités gangstérisées » dans lesquelles les tournantes « ne sont ni plus ni moins que des centres de viols de guerre civile, analogues à ceux que les exterminationnistes serbo-communistes mirent en place en Bosnie-Herzégovine ». Dame ! Début 2004, Dantec se distingue en tentant un débat via Internet avec le Bloc Identitaire, nouvelle dénomination du groupuscule d'extrême droite Unité radicale, dont un des militants avait tenté d'assassiner Jacques Chirac en juillet 2002. L'initiative déclenche une polémique sans fond. Dantec est classé d'office au rang de fasciste délirant par la presse installée, défendu comme courageux agitateur d'idées brûlantes par certains magazines alternatifs. Dantec, lui, n'en démord plus. Les attentats en Espagne le confirme dans ses visions. Il pointe l'an 01 de l'autodestruction de l'Europe. A 44 ans, juste avant le printemps 2004, il se fait baptiser.






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